Le pardon ou la seconde chance
5 ans, c’est le temps d’un mandat pour un président en France, c’est le temps d’apprendre à devenir un peu plus autonome quand on est enfant, c’est le temps de passer de la maternelle au primaire…Bref, cinq ans ça peut paraître long mais à la fois, passer comme une flèche.
En voyant, le titre d’une affiche, représentant le président sortant qui disait: « bilan de ses 5 ans », je me mis à faire le mien de bilan 2007-2012. De cela, ressortit un constat: celui d’une guérison. Celle d’une blessure profonde qui apparemment mit 5 ans, pour se refermer.
Et c’est ainsi que j’ai repensé à cette personne que j’ai volontairement écartée de ma vie il y a… 5 ans. J’avais coupé les ponts parce que j’estimais que la relation était devenue nocive. Elle m’empoisonnait, et comme une drogue qu’on ne sait comment arrêter, il fallut me sevrer. 8 ans d’amitié tissés au fil du temps, marquent une vie. Ça laisse des traces et des souvenirs que l’on croit indélébiles. Volontairement, je tairais les raisons, de ce que je qualifierai de « rupture ». Car là n’est pas mon propos.
Et puis, il y a 2 ans, cette personne fit une timide tentative de rapprochement en m’envoyant un email. Pas de mot d’excuse, pas de demande de pardon, juste des mots pour dire que je lui manquais, et qu’elle voulait récupérer son amie. Encore blessée, visiblement et surtout pas prête, mon couperet fut catégorique, et sans appel. Ma réponse ne se fit pas attendre et frappa là où cela fit bien mal, même si ce n’était pas mon intention première.Je ne voulus pas revenir sur ma décision, et pour moi, nos chemins, se séparèrent définitivement à ce moment-là.
Ces deux dernières années, sans doute, les plus enrichissantes de ma vie, m’ont appris à regarder les autres d’une manière différente. Sans doute parce que je goûte à la grâce divine chaque jour et que j’essaie de partager mes réflexions, sur ce que j’en comprends, j’en suis arrivée à cette question: « est-ce que tout le monde n’a pas le droit à une seconde chance? »
En lui envoyant un email la semaine dernière, j’ai finalement décidé de donner une seconde chance, à notre amitié. Je précise, toutefois, qu’après concertation avec ma BFF, j’ai quand même considéré, le fait que moi aussi il y a 2 ans, j’avais sans doute blessé cette personne, et que je pouvais également me voir essuyer un refus. À ne pas négliger non plus dans ma réflexion. Cependant, ce fut salvateur pour moi de constater, que oui la blessure du passé était enfin guérie, que oui, j’en étais ressortie grandie et fortifiée et que oui, le vrai pardon vient aussi de la grâce divine qui nous est accordée chaque jour.
Je n’ai pas encore eu de réponse, mais je ne sais pas si j’en attends une vraiment. Le pas d’avoir envoyé l’email me suffit déjà pour être en paix avec moi-même. Je suis libérée. Pour l’instant, je ne peux pas dire si c’est une communication réussie ou pas, cependant, j’ai envie de terminer ainsi:pardonner, c’est libérer et être libéré, ou tout simplement aimer.
Eli, qui a eu elle aussi, droit à une seconde chance dans sa vie.
Très beau texte, le pardon ne peut arriver qu’a partir du moment ou le coeur a pris assez de recul pour être capable de passer au dessus des sentiments (tristesse, douleur)…
pardonner c’est être capable d’accepter …
Merci :-). Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Le recul ne permet que de regarder la situation d’un autre angle. « être capable de passer au-dessus des sentiments » ne changera rien à la blessure du coeur. À moins q ce q tu appelles, recul, soit en fait, une guérison, et là je te rejoins.
Et pour moi la seconde chance, c’est repartir sur des bases différentes tout en faisant table rase du passé et en tirant aussi des leçons du passé. Exercice difficile certes mais pas impossible.
[…] que dans mon post sur le pardon ou la seconde chance, je concluais en disant que je n’attendais pas forcément de réponse, inutile de se mentir, […]